Sonu Nigam en concert à Paris.

World. Sonu Nigam, superstar de la pop indienne, en concert à Paris.
Bollywood sur Seine
Sonu Nigam Palais des congrès. 2, place de la porte Maillot, 75017. Ce soir, 20h30.
Depuis dix ans et près de 200 films, Sonu Nigam est un nom incontournable dans le cinéma indien. Au générique des derniers blockbusters du box-office hindi, il prête sa voix à de nombreuses stars, comme Shahrukh Khan (New York Masala) et Hrithik Roshan (la Famille indienne). Car malgré l'abondance des numéros chantés, les acteurs ne se prêtent que rarement à l'exercice, et les artistes qui les doublent deviennent aussi des célébrités, voire des mythes vivants, telle la chanteuse Asha Bhosle, invitée en décembre aux festivités de Bombaysers de Lille 3000.
Actif. Surnommé «le golden boy de la pop indienne», Sonu Nigam, 33 ans, est surtout l'un des rares chanteurs de play-back à mener de front plusieurs carrières. Dans un pays où la musique moderne sert essentiellement de produit d'appel aux films, il sort avec succès des albums, indépendamment du cinéma. Il est aussi animateur de télévision, notamment pour la version locale de la Nouvelle Star. Pour lui, cette activité se veut surtout pédagogique: «La musique est un genre sous-estimé en Inde. Si elle ne revêt pas un caractère professionnel, les gens n'ont aucune éducation musicale particulière. Avec mes émissions de télé-crochet, j'essaie de créer un public.»
Arrivé de Dehli il y a quinze ans dans l'univers népotique du cinéma de Bombay, Sonu Nigam n'a pas eu la partie facile : «J'ai dû frapper à toutes les portes pour me faire connaître, car je n'avais pas de parrain, je n'étais pas le fils d'une superstar. Mais j'ai beaucoup appris.» Si, en France, son nom n'est connu que des inconditionnels de Bollywood, terme «réducteur» auquel il dit préférer «industrie du cinéma de Bombay», Sonu Nigam est une star internationale qui déchaîne les passions. Au milliard de fans potentiels en Inde, il faut ajouter l'importante diaspora de l'Asie du Sud. Habitué des scènes en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas, son show Simply Sonu s'est joué à guichets fermés en Amérique du Nord l'été dernier.
Défi. Son concert parisien, l'Indien le vit comme un défi : «Je veux montrer au public français que la musique indienne ne se limite pas d'un côté aux récitals de tablas et sitar, et, de l'autre, au kitsch des films.» L'homme se dit confiant : «De plus en plus d'Occidentaux viennent voir mes spectacles.» Les raisons de ce succès ? Sa voix bien sûr, mais aussi son image, à la fois traditionnelle et branchée ses changements de coiffure font les gros titres de la presse people indienne, à l'affût de ses moindres faits et gestes. Et si, enfant, il a commencé sa carrière en reprenant des titres de Mohammed Rafi, Sonu Nigam avoue être sous l'influence de Michael Jackson et de Beyoncé. Son ambition d'allier musique classique indienne et pop occidentale l'amène à préparer un album en anglais.
Ce soir, Nigam devrait interpréter certains des tubes bollywoodiens les plus efficaces de la décennie, ainsi que des titres de son dernier album, Chanda Ki Doli, qu'il a, chose rare à Bombay, lui-même composé. En espérant que «même si le public français ne comprend pas les paroles, la musique suffira à créer une connexion».