Le commerce du Bollywood en déroute

Publié le par fix

 

 

 

On a fondé de grands espoirs sur le succès du cinéma “made in Bollywood” à la Réunion. Si l’intérêt porté aux films indiens est important, la frénésie qui l’accompagnait semble, en revanche, s’être calmée. La faute sans doute à un commerce en perdition, car frappé de plein fouet par le fléau du piratage.


Cela ne se passe pas du tout comme dans un bon vieux Bollywood. A la fin, la morale n’est même pas sauve. Le pitch ? Le piratage détruit le marché local. C’est Hervé Domenge qui le dit. Lui qui, il n’y a pas si longtemps, était l’importateur quasi-exclusif des films du genre à la Réunion. Il a fini par tirer un trait sur cette activité. “On a tué le commerce du Bollywood, c’est terminé”, dit-il, amer. Pour comprendre ce qu’il s’est passé, il faut remonter un peu dans le temps. La percée du phénomène dans l’île intervient au début de l’année 2004. Portées par les diffusions radio, les ventes de CD grimpent en flèche. Comme ces musiques sont souvent des bandes originales de films, de plus en plus de Réunionnais se passionnent pour le cinéma indien. En revanche, un problème d’approvisionnement freine l’essor des DVD. C’est là qu’intervient notre homme. Hervé Domenge, directeur de la société TPM (Tout pour la musique), profite de l’aubaine pour se lancer dans le commerce du Bollywood. Il signe des contrats d’exclusivité avec tous les grands studios de Bombay. Si celui-ci se frotte les mains, ce ne sera que de courte durée. Très vite, il se trouve confronté à un problème énorme : le piratage.

UN TSUNAMI DE COPIES

En effet, l’Inde dispose de lois de protection très faibles en matière de droits d’auteur et il n’y a aucun instrument du côté de l’État pour combattre le piratage des films. Conséquence, les DVD piratés sont souvent sur le marché en même temps que la sortie du film en salle... en Inde. Les pirates ont flairé le bon coup. Les copies illicites, vendues à prix cassés, inondent le monde, sans oublié le marché local.“Les DVD et les CD sont contrefaits en Inde, moyennant une baisse de qualité, puis sont expédiés à la Réunion via Maurice”, explique Hervé Domenge. Sa société décide alors d’attaquer en justice des revendeurs locaux. Mais“malgré cela, rien n’a bougé”, dixit le plaignant. Asphyxié par le marché parallèle, il dit adieu au commerce du Bollywood en octobre 2005. Aujourd’hui, il déclare disposer d’un stock important de DVD originaux “d’une valeur équivalente à 50 000 euros”, qui dorment dans un coin, en attendant éventuellement d’être revendus.“Que voulez-vous que j’en fasse, ici personne n’en veut, on préfère les copies, elles sont moins chères.” Si les plaintes de Hervé Domenge n’ont pour le moment rien donné du côté des tribunaux, elles semblent en revanche avoir eu plus d’effet chez les commerçants. Il est devenu plus difficile de se procurer un Bollywood. Sauf à prendre le risque d’en acheter sous le manteau, là ou l’offre prolifère... C’est le cas dans les fêtes commerciales, les vendeurs les proposent en toute impunité au nez et à la barbe des autorités, à des prix défiants toute concurrence. En revanche, dans les magasins ou les grandes surfaces, les choses ont quelque peu changé...

LA DEMANDE S’EST CALMÉE

Après enquête, il apparaît même par certains aspects que le commerce cinématographique bat sérieusement de l’aile. Dans les grandes surfaces, tout ce qui dit “Bollywood” a quasiment disparu des rayons alors que les DVD et CD fleurissaient jadis dans les rayons. Faut-il y voir un signe ? A Mégatop Saint-Denis, un problème de fournisseur bloque l’arrivée des bandes originales ainsi que des DVD. Un quinzaine de titres seulement chez Virgin, de vieux films, ou uniquement des standards passés par le circuit européen, pour les plus récents. Car il faut savoir que la majorité des oeuvres indiennes ne transitent pas par le marché français et ne disposent donc pas d’un doublage ou de sous-titres dans la langue de Molière. Difficile alors de les faire entrer à la Réunion : d’une part, la majorité du public n’y comprendrait rien et en plus, le commerce des DVD est soumis à des réglementations strictes. Mais, on pourrait voir dans la disparition des Bollywood des étagères une autre explication : “la demande était forte, il y a un an et demi, puis a eu tendance à se calmer”, explique quand même une vendeuse. Si cela continue, on peut craindre que le phénomène se passe de mode et le Bollywood de retomber alors dans la confidentialité. Comme au temps où cette forme de cinéma était l’affaire d’initiés. Des personnes originaires du sous-continent asiatique pour la grande majorité.

Thomas Lauret

 

 


BUSINESS IS BUSINESS...

Le business du Bollywood ne s’est pas encore éteint à la Réunion. Si les films et CD se font plus rares, les choses sont différentes en ce qui concerne les vêtements, les accessoires et autres produits dérivés. Avec la folie Bollywood, de nouvelles enseignes de vêtements ont ouvert leur portes un peu partout dans l’île. Tuniques et Punjabi se portent beaucoup plus lors des grandes occasions. D’autres n’ont pas tardé à surfer sur la vague en combinant deux effets de mode : on peut aujourd’hui télécharger des sonnerie et logos Bollywood pour téléphones portables. Comme quoi, le profit n’est pas perdu pour tout le monde...

 

 

 

source ; clicaano

Publié dans NEWS BOLLYWOOD

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